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Caroline Margeridon : bienveillance de Biron

  • Photo du rédacteur: K et F
    K et F
  • 18 mai 2019
  • 10 min de lecture

Dernière mise à jour : 19 mai 2019

Hello les pétales,

Aujourd’hui, on se retrouve pour une nouvelle interview. Comme d’habitude, c’est une femme géniale et inspirante que j’ai choisi de mettre en avant : Caroline Margeridon.

Acheteuse professionnelle emblématique de l’émission “Affaire Conclue”, présentée par Sophie Davant sur France 2, Caroline est non seulement une marchande d’art réputée mais aussi chef de plusieurs entreprises. Elle a une société de gardiennage, une société d’évènementiel et une agence de tourisme. Elle vient d’une famille aisée mais n’a hérité de rien. Elle travaille avec ardeur depuis l’âge de 15 ans pour se faire sa fortune. Je pense que nous ne pouvons qu’admirer son parcours professionnel.

Elle a très gentiment accepté de répondre à mes questions. J’espère que ce témoignage vous plaira autant que les précédents. Je vous laisse donc, sans plus attendre, découvrir cette femme touchante, drôle, lumineuse et belle.

Je vous embrasse fort.

K from bykatrence





K : Vous travaillez depuis l’âge de 15 ans. Quel genre d’élève étiez-vous ?

Caroline : Une très mauvaise élève. Pas du tout disciplinée. J’ai fait toutes les écoles privées du 16e arrondissement de Paris au grand désespoir de mes parents.


Quelles études avez-vous suivies après le BAC ?

Et bien moi, quand on me demande comment j’en suis arrivée là, je réponds que je suis BAC -4.


Pour les Margeridon, nous pouvons dire que les antiquités sont une affaire de famille et une éternelle histoire d’amour. Votre maman était antiquaire, vous êtes marchande d’art et vos enfants cultivent aussi cette passion. Était-ce un devoir pour vous de transmettre cette passion à vos enfants ou est-ce arrivé naturellement ?

Alors écoute, quand j’étais enfant, je rêvais d’être marchande. A 5-6 ans, je trainais sur les brocantes, je vendais des clous. C’était mon truc, je savais que je serais marchande ou organisatrice de salons. J’ai fait de très gros salons pendant 30 ans à Paris. Je pensais que j’allais donner cette passion à mes enfants comme je les ai élevés toute seule et qu’ils ont trainés avec moi depuis bébés jusqu’à maintenant. J’ai été un petit peu dégoutée à une époque parce que, quand j’étais enfant, j’allais dans les musées au lieu d’aller à la plage et cetera et je disais « Je n’en peux plus, je n’en peux plus ».  J’ai donc évité à mes enfants les trucs chiants. Et finalement, ça a marché des deux côtés puisque moi j’y suis et eux, maintenant, ils y sont. Il ne faut pas imposer à tes enfants parce que, malheureusement, ce n’est pas parce que tu as une passion que tu peux leur donner cette passion.


Vous avez votre boutique au Marché Biron à Saint-Ouen. Votre fille Victoire et votre fils Alexandre ont eux aussi leur boutique. Que représente ce travail en famille à vos yeux ?

De la discipline, devenir une « méchante » maman ce qui n’est pas mon caractère. C’est formidable d’avoir ses enfants avec soi : ils vivent avec moi et travaillent avec moi. Ils m’ont signé un papier quand ils étaient petits disant qu’ils me quitteraient quand eux auront 80 ans donc ça me va très bien (rires).


Vous êtes une des acheteuses professionnelles emblématiques de l’émission « Affaire Conclue » sur France 2. Concrètement, que vous apporte l’émission ?

Elle m’apporte énormément de notoriété mais, ce qui est génial, comme j’avais déjà l’habitude de faire beaucoup de télé, c’est que ça ne m’a pas fait grossir les chevilles.

Tant que nous sommes sur « Affaire Conclue », j’aimerais revenir sur l’épisode d’ « Affaire Conclue, la vie des objets » dans lequel vous rendez visite à Chantal Goya pour lui remettre les petites figurines de Bécassine. C’était un très beau moment. On voit que ça vous tenait très à cœur de les lui remettre. Etes-vous une fan inconditionnelle de Chantal Goya ?

Il faut que tu saches que je connais Chantal Goya et Jean-Jacques Debout depuis que je suis née parce que j’avais une mère qui était antiquaire : elle avait des boutiques à Honfleur et ils venaient beaucoup acheter chez elle. Chantal est de 44, c’est-à-dire qu’elle est de la même année de naissance que ma mère. On a fait beaucoup de choses ensemble. D’ailleurs, quand on a fait le tournage de cette émission, les cadreurs et les journalistes nous ont laissé parler - il n’y a jamais de scénarios avec moi, c’est ça qui est chouette – d’un truc d’il y a 20, 30, 40 ans. A un moment, ils ont dit « mais, comment ça se fait que tu aies autant de souvenirs ? ». C’est vrai qu’instinctivement, comme je la respecte, je l’adore, je me suis mise à ses genoux parce que c’est une femme formidable.  Elle a eu un parcours extraordinaire : je crois qu’aujourd’hui elle a touché environ 5 générations. A un moment, sa carrière a presque été brisée pour une connerie parce que parfois les journalistes coupent quand tu parles. Tu peux dire une bêtise et malheureusement, c’est automatiquement mal interprété. Ça a presque brisé la carrière de cette femme qui très gentille. Heureusement, aujourd’hui, elle cartonne, elle recommence les spectacles. C’est quand même une femme qui a plus de 70 ans et elle est exceptionnelle ! C’est pour ça que ça m’a énormément touché d’aller chez elle, de lui livrer ces objets parce que Bécassine, c’est vraiment quelque chose qui vient d’elle. Et d’ailleurs pour l’anecdote, tu sais qu’en lui livrant Bécassine, j’ai appris que Tintin est copié de Bécassine. Bécassine existe depuis plus longtemps que Tintin : en fait, Hergé, qui a dessiné Tintin, s’est inspiré de la bouille de Bécassine. Regarde bien, si tu leur enlèves les cheveux, c’est la même tête. Incroyable !! Tintin, il est belge et Bécassine, elle est bretonne.

Nous vous avons aussi vue dans “Paris c’est à vous !” sur BFMTV et dans “Box aux enchères” sur C8. Que retirez-vous de chacune de vos expériences télévisuelles ?

« Paris, c’est à vous », c’était suite aux émissions de BFM que je faisais. Il faut que tu saches que je préfère les émissions en direct. Je n’aime pas trop les émissions qui sont préparées, mais bon. Les box sont venus me chercher parce que le producteur de cette émission est un de mes amis. Il est venu me voir. Je pensais qu’il cherchait des marchands donc je lui dis « Tu devrais aller voir un tel, un tel ».Il m’a dit « Ah non non, pas du tout, c’est toi qu’on veut ». Je lui ai dit « Ah nan, ça m’amuse pas du tout ton truc ». Et je l’ai fait pour me marrer, sincèrement. On s’est bien amusé, c’était rigolo. Je sais que maintenant, c’est en train de repasser en Belgique parce que « Affaire Conclue » est aussi diffusée en Belgique et, donc, ils ont surfé un peu sur une vague. Malheureusement, on est sorti les samedis soir pendant l’Euro 2016 et les Français ont commencé à gagner, gagner, gagner. Même les gens, qui n’aimaient pas le foot, se sont accrochés sur le foot ! Ce qui est logique. Du coup, l’émission n’a pas super bien marché alors que c’est une émission américaine à la base qui cartonne aux Etats-Unis. Je pense qu’elle aurait pu cartonner si elle n’était pas passée à ce moment-là. Quand la Warner (« Affaire Conclue ») est venue me chercher, c’était, je pense, suite aux émissions de BFM que je faisais en direct et aux box ou l’autre émission. Au début, je ne voulais pas faire l’émission. Voilà, comme ça, c’est clair. Elle ne me plaisait pas. Comme ils ont insisté, j’ai dit « ok, je fais un coup d’essai pour voir ». Je me suis piquée au jeu. Au début, j’étais là pour faire une émission de temps en temps… maintenant, je les fais toutes ! Ça se passe super bien, on s’amuse bien.

En faisant mes recherches, j’ai découvert que vous dirigiez la société de gardiennage « Alerte sécurité privé » depuis 1993 ainsi que votre société d’événementiel « Caro Connection » et qu’en 2017, vous avez fondé l’agence de tourisme « Mille & une nuits voyage ». Ces activités sont très diverses… Pourquoi ces choix ?

J’ai monté la société de gardiennage parce que j’avais besoin de gardiens quand j’organisais de très gros salons de l’antiquaire. Je me suis dit « Mais je n’en peux plus de les payer des fortunes ! Je vais donc monter ma société et je vais me faire un chèque à moi-même ». En plus, il faut que tu saches que dans l’antiquité, tous les prix sont obligés d’être étiqueter. C’est la loi. Parfois, quand tu es gardien, tu ne gagnes pas beaucoup d’argent et tu es humain. Si un jour, tu as un problème et que tu vois qu’un objet vaut tant, peut-être que tu peux, par maladresse ou parce que tu as des problèmes, le voler. Je me suis dit « Les garçons, ils vont travailler pour moi. Je serai leur patronne, ils ne vont pas me voler ». C’est comme ça que j’ai monté cette société. Mes gardiens sont tous plus âgés que moi, mais ils m’appellent tous « maman ». Ce qui est très sympa, c’est que tous les garçons bossent pour moi : j’ai 80 garçons à plein temps, j’ai environ 200 sous-traitants. C’est super sympa parce que d’abord, il y a très peu de femmes qui ont des sociétés de gardiennage. J’ai toujours fait des métiers d’hommes. Quand tu arrives et que tu es une femme, les gens, ils te regardent, ils sont médusés. Au début, j’avais monté cette petite société que pour garder mes salons. J’étais bébé, j’avais à peine 20 ans. Finalement, il s’est avéré que maintenant je suis beaucoup dans l’événementiel, je garde beaucoup de choses qui touchent au monde de l’antiquité. Par exemple, c’est moi qui garde le Marché Biron depuis 23 ans. Je fais également les Solidays à Paris, Rock en Seine, … Après, « Caro Connection », c’est parce que c’est la suite logique des salons, de l’organisation que je faisais parce que je continuais à organiser un peu de trucs. L’événementiel est un peu mon métier à la base. C’est donc comme ça que j’ai créé cette société. Au début, c’était une bébé boite. D’ailleurs, c’est toujours une petite société. C’est très familial. C’est une petite société qui marche très bien. L’agence de voyage a été créé parce que j’organisais de gros salons. En fait, j’ai toujours voulu amené le monde ensemble. C’est un peu ça ma base de vie et la raison pour laquelle j’ai monté la société de voyage. Mais c’est un petit accessoire que j’ai fait pendant quelques temps. C’est vraiment une toute petite corde à mon arc. Les gros gros trucs, ce sont les salons, l’organisation d’événementiel. Ce sont les boutiques à Biron parce que j’en ai 5. C’est la société de gardiennage. Et voilà… Ce qui n’est déjà pas mal !! Et accessoirement, les émissions. En fait, en 2 mots, je travaille nuit et jour 7 jours sur 7.

Cette diversification est-elle un moyen pour vous d’allier toutes vos passions ? Absolument ! Mais, toutes ses passions sont cohérentes. Ça touche toujours le monde de l’art et de l’antiquité.


Je sais que vous travaillez énormément. Comment s’organise une semaine type ? C’est super simple. Samedi, dimanche, lundi, officiellement, je suis au Marché Biron. Mardi, je fais les papiers bien chiants que je déteste, les livraisons, les rendez-vous pour aller voir les meubles parce que je n’achète pas que sur « Affaire Conclue ». Tu te doutes bien que je fais des successions et cetera. Les mercredis et jeudis, généralement, je suis en tournage. Les vendredis matin, on réaménage les stands à Biron : c’est journée professionnelle. Les vendredis après-midi, je refais des rendez-vous avec des journalistes ou « La vie des objets » ou maintenant les battles comme on nous envoie chez les gens pour l’émission du dimanche. Et samedi, dimanche, lundi, je recommence les Puces.


J’ai choisi de me battre pour qu’il y ait une égalité entre les hommes et les femmes dans le monde entier. Quelle place à la femme dans les milieux dans lesquels vous travaillez ?

Je n’ai absolument pas choisi de me battre pour l’égalité entre les hommes et les femmes. Je crois que nous, les femmes, et ce n’est pas être macho à l’envers, on est beaucoup plus fortes que les hommes. Je me suis battue parce que j’ai démarré très jeune ( j’avais 15 ans) pour me vieillir pendant très longtemps, pour être plus crédible parce que je travaillais dans un monde d’hommes. Et puis, à mon époque, c’était plus compliqué qu’aujourd’hui. Je n’ai jamais voulu l’égalité entre les hommes et les femmes. Les garçons, ce sont des bébés. J’ai un fils et une fille. Ils ont 9 mois d’écart, mais mon fils c’est un bébé à côté de sa sœur. A partir du moment que tu as compris ça, tu es la reine du monde.

Que diriez-vous à une jeune fille qui souhaiterait devenir une chef d’entreprise ou une femme d’affaires comme vous ?

Je n’ai aucun conseil à donner parce que les conseilleurs ne sont pas les payeurs généralement. La seule chose que je conseille à une jeune fille, c’est de se dire « Fais ce que tu aimes ». A partir du moment où tu fais quelque chose que tu aimes, tu y arriveras. C’est le seul conseil que je puisse donner à quelqu’un.


Vous transparaissez comme une femme élégante, lumineuse, gentille et drôle malgré votre emploi du temps si chargé. Comment expliquez-vous l’image positive et inspirante que vous nous transmettez ?

Ah ça, je ne sais pas chaton, c’est à toi de répondre. Je ne sais pas pourquoi je transmets cette image-là. Parce que j’ai de la chance et j’ai une bonne étoile au-dessus de moi. Parce que je suis toujours de bonne humeur, parce que la vie mérite d’être vécue. Les gens, au lieu de faire la gueule, feraient mieux de regarder autour d’eux et ils s’apercevront d’un truc : à part la maladie, rien n’est important.

J’aimerais aussi souligner votre style vestimentaire sublime à mes yeux. Comment cultivez-vous votre style ?

C’est marrant parce que beaucoup de gens me parlent de mon style vestimentaire. Je n’ai pas de style vestimentaire. Beaucoup de gens me demandent chez qui je m’habille. Je peux être avec un pantalon à 10€ sur moi et une veste très chère ou l’inverse. Tu sais comment je m’habille ? Le matin, en 4 minutes et demie, en fonction du temps. Quand on fait les émissions, que ce soient les hommes ou les femmes, on a les coiffeurs, les maquilleurs, et cetera. On appelle ça le catering chez nous. Moi, on ne me coiffe pas, on ne me m’habille pas, on ne me maquille pas. J’arrive direct et j’ai du pot. C’est tout. C’est pour ça que les gens, quand ils me voient en vrai, ils me disent que je suis pareil. Donc c’est de la chance et un manque d’objectivité des gens qui m’aiment beaucoup.


Pour terminer, quels sont les 3 mots qui vous décrivent le mieux ?

La bonne humeur, la bienveillance et… et je ne sais pas… A toi de trouver le troisième mot. Tu sais quoi ? Je pense que, quand on s’aime, on ne peut qu’aimer les gens.


Merci beaucoup Caroline !! Mes pétales, n’hésitez pas à partager cette interview à vos proches si elle vous a plu. Aussi, je vous conseille de suivre Caroline sur Instagram (@caromargeridon) et de regarder “Affaire Conclue” tous les jours à partir de 16h15 sur France 2.

La bise mes pétales

K.

 
 
 

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